La médecine est maladeObjection au système de santéDescends en toi, Gilgamesh et prends confiance … |
i Voir aussi mes pages personnelles | Michel Mégard | 2008 – mars 2019 | Contact |
Après
des années de doutes et d'indignation,
de recherche et de questionnement, de tristesse aussi ... une décision s'est imposée à moi durant l'été 2007 : il ne m'est plus possible de collaborer au système de santé en payant passivement mes cotisations d'assurance maladie. D'où le début d'une nouvelle objection de conscience. |
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Vivre sans traitement biomédical
Le diagnostic M'éclate en pleine face Médecine technocratique Tu n'auras pas ma peau!! Moins! Journal romand d'écologie politique, n°65, juillet-août 2023, p.28 Article de Charlie Crettenand | ![]() |
actif-trafiC : Marchabilité et santé
Magazine n°121 mars 2019 : « À pied - en bonne santé » Projet Marchabilité et santé : Comparaison entre les villes suisses : Pour des infrastructures pédestres de qualité | ![]() ![]() |
Public Eye : La loi des pharmas
Magazine n°6 juin 2017 L'industrie pharmaceutique est prête à tout pour protéger son modèle d'affaires et faire primer ses intérêts économiques. Dans ce numéro, nous vous présentons trois cas récents et emblématiques :
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François Choffat : « Médecin de dernier recours »
Émission « Entre nous soit dit » de la Radio suisse romande, le lundi 24 avril à 20h. Durée 56 minutes. À écouter sur Play RTS https://www.rts.ch/play/radio/entre-nous-soit-dit/audio/franois-choffat-medecin-de-dernier-recours?id=8531616 Au bénéfice d’une solide formation en médecine et d’une longue expérience en hôpital, en cabinet, dans une oasis présaharienne à la fin des années 1970, François Choffat en est arrivé à interroger les fondamentaux de la médecine. Ses certitudes sur la souffrance, la maladie, la guérison, la mort, la vie elle-même, ont volé en éclats, donnant à son travail un éclairage plus humaniste que technique, où l’empathie du soignant et l’écoute du patient ont priorité sur l’anonymat et le dogmatisme des statistiques. Avec ses enthousiasmes et ses coups de gueule, il revisite un demi-siècle d’apprentissage et de pratique de son métier dans son livre "Médecin de dernier recours" paru en 2016 (sic) aux Editions d’en bas. François Choffat est aujourd’hui l’invité de Lydia Gabor. | ![]() |
Daniel Schurmans : « La fonction guérisseuse »
Essai comparatiste sur les pratiques de guérison. Qu'est-ce que guérir ? Qui guérit ? Comment ? De tous temps, les hommes ont reconnu à certains d'entre eux la « fonction guérisseuse ». Pour autant, d'une société à l'autre, les moyens d'identifier celui ou celle qui la possède ou qui est capable de l'obtenir varient fortement, de même que les moyens de l'acquérir, et surtout de l'exercer. Entre le médecin, le psychothérapeute, le guérisseur, le chamane, n'y aurait-il rien de commun ? N'y aurait-il rien de spécifique à l'art de guérir ? Cet ouvrage essaie de répondre à cette question en comparant deux à deux certains univers thérapeutiques : médecine et chamanisme, thérapie stratégique et consultation guérisseuse, élaboration psychanalytique et divination africaine. Cette méthode comparatiste met en évidence les ressemblances tout autant que les différences. Un accent particulier est mis sur le « monde des djinns », ainsi que sur la pratique d'un guérisseur sénégalais que l'auteur a connu personnellement. Cette démarche anthropologique se prolonge par une réflexion sur l'exercice de la médecine et de la psychothérapie dans le monde actuel. ANTHROPOLOGIE, ETHNOLOGIE, CIVILISATION PSYCHANALYSE, PSYCHIATRIE, PSYCHOLOGIE SANTÉ, MÉDECINE Éditions Harmattan, 2016, 236 p. ISBN 978-2-343-10040-1 | ![]() |
International Congress for Integrative Health & Medicine
9-11 juin 2016, Stuttgart Stuttgart Integrative Health & Medicine Declaration The Stuttgart Declaration is a call for action on governments, the WHO and professional organizations. | ![]() |
François Choffat : « Médecin de dernier recours »
Avec ses enthousiasmes et avec ses coups de gueule, un médecin à la retraite revisite un demi-siècle d’apprentissage et de pratique de son métier. Au bénéfice d’une solide formation en médecine académique, l’auteur, à travers ses échecs et ses découvertes, raconte les étapes de sa réflexion qui l’ont mené à exercer l’homéopathie uniciste. Ce qui aurait pu n’être qu’un détour anodin dans son parcours professionnel est devenu en fait le début d’une cascade de remises en question sur les aspects fondamentaux de la médecine. Ses certitudes sur la souffrance, la maladie, la guérison, la mort et la vie elle-même ont volé en éclats, donnant à son travail quotidien un éclairage plus humaniste que technique, dans lequel l’empathie du soignant et l’écoute du patient ont priorité sur l’anonymat et le dogmatisme des statistiques. Le soutien des ressources de guérison du malade a pris le pas sur la contrainte que représente trop souvent l’intrusion de substances artificielles. L’efficacité inattendue d’un art de guérir considéré comme hérétique l’a amené à poser un regard critique sur les excès et les limites de la médecine officielle qu’il n’a par ailleurs jamais renoncé à pratiquer. Pour lui le monopole que détient la médecine sur la santé et son refus de connaître d’autres moyens thérapeutiques souvent efficaces et toujours bien moins coûteux, relève d’un dogmatisme encouragé en coulisses par l’industrie médico-pharmaceutique qui détient aujourd’hui les clefs de la recherche. Grâce à l’homéopathie, l’auteur a vu abonder à son cabinet des malades chez lesquels la médecine avait épuisé ses ressources, des victimes d’infections chroniques, des allergiques, des fatigués au long cours, des cas de sclérose en plaques, des cancéreux à un stade avancé… Tout en continuant son travail de médecin de famille, appelé désormais médecin de premier recours, il est aussi devenu un médecin des causes perdues, un médecin de dernier recours. Éditions d'en bas, 2015, 288 p. ISBN 978-2-8290-0510-7 | ![]() |
Thierry de Lestrade : «Qui peut affirmer que le jeûne affaiblit l'organisme?»
Long article sur le documentaire et le livre de de Lestrade « Le jeûne, une nouvelle thérapie ? » (La Découverte/Arte éditions, 214 pages). En Allemagne, une dizaine d'hôpitaux publics proposent des cures de jeûne, notamment l'hôpital de la Charité à Berlin, et ces cures sont remboursées par le système de sécurité sociale allemand. En Russie, celui qui va lancer les recherches modernes s'appelle Youri Nicolaev. C'est un psychiatre, un médecin original et un humaniste. Tout a commencé dans les années 50. Opposé au gavage forcé de certains patients en psychiatrie, Nicolaev va laisser quelques-uns de ses malades ne pas s'alimenter... le temps qu'ils le désirent. Et le médecin observe des rétablissements spectaculaires. [...] jusqu'en 1988, année où l'Académie des Sciences intègre le jeûne dans la panoplie thérapeutique. Une spécialité est créée, un manuel est publié. Les études récentes de Valter Longo sur des souris atteintes de cancer et soumises à une chimiothérapie montrent qu'après un jeûne de 48 heures les cellules saines se mettent en mode «protection», en économisant leur énergie, alors que les cellules cancéreuses sont incapables de se protéger. L'OBS, BiblioObs, article d'Anne Crignon, 22 septembre 2013 dans Le Nouvel Observateur en ligne Conférence de Thierry de Lestrade (sept. 2013, YouTube)
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« Plaidoyer pour l'altruisme : la force de la bienveillance »
Mathieu Ricard a publié ce livre en 2013. C'est un « pavé » de 900 pages, dont 100 pages de notes. Il a collecté un grand nombre de références touchant à des domaines très divers (psychologie, sociologie, philosophie, neurosciences, éthologie, irénologie, histoire, etc). Le chapitre 35 s'intitule « L'égoïsme institutionnalisé » (p. 544-586). Il concerne essentiellement la médecine, l'industie pharmaceutique et Monsanto. « Prescrire » Mathieu Ricard mentionne la revue française Prescrire qui est une revue médicale indépendante, dédiée à la formation permanente des soignants. Chaque
année, cette revue publie un palmarès des firmes pharmaceutiques établi
en fonction de leur transparence, de leur bonne volonté à mettre à
disposition les données de leurs recherches et de leur objectivité
concernant l'efficacité et les effets indésirables de leurs produits.
En 2012, Prescrire a identifé quinze nouveaux médicaments considérés comme dangereux et relevé que la plupart des nouveaux produits mis sur le marché durant l'année ne font qu'ajouter à l'accumulation des substances qui ne présentent pas d'effets thérapeuthiques supérieurs à ceux des médicaments déjà disponibles. Plus inquiétant encore, une nouveauté sur cinq présente une balance bénéfices-risques négative et est à éviter. « Bad science » Mathieu Ricard mentionne aussi Ben Goldacre, écrivain scientifique, docteur en médecine et psychiatre, et son livre Bad Science publié en 2008 (en anglais). Ce livre reprend et complète les chroniques du même nom, « Bad Science » (mauvaise science), dans l'édition du dimanche du Guardian. « [...]comme vient de le
démontrer le médecin anglais Ben Goldacre, les intérêts privés des
entreprises pharmaceutiques ont très souvent pris le dessus sur ceux de
la santé publique » (Plaidoyer..., p. 557).
Si cet auteur critique les tromperies publicitaires diverses contraires aux « résultats scientiques », il critique également l'homéopathie (« effet placebo »). | ![]() ![]() ![]() |
« Trois ou quatre carottes: la différence est subtile »
Il faut comprendre que c'est seulement en apparence que les aliments transformés industriellement sont moins onéreux. Nous assumons leurs coûts sociaux par les impôts et l'assurance maladie. moneta, journal de la Banque Alternative Suisse (BAS), 1-2015, «En personne», Hans H. Herren (prix Nobel alternatif 2013) | ![]() |
« 200 médicaments suffisent pour traiter 95% de la population »
Liste de médicaments « essentiels » établie par des médecins français (étude publiée dans Science et Avenir), Invité : Nicolas Schaad, pharmacien chef hôpitaux de La Côte. RTS, Corpus, Virginie Matter, émission du 27 mars 2015, 4'39" | ![]() |
« Cotisations d'assurance maladie : les parents ne paient pas, les jeunes héritent de la dette »
… il n'est pas admissible que de jeunes adultes « héritent » des dettes de leurs parents concernant les factures de cotisations d'assurance non payées. C'est pourtant ce qui arrive. Nou[s]velles, journal du Centre Social Protestant, N°01 mars 2015, «Actu», Alain Bolle | ![]() |
« Médicaments, la vieillesse en pleine overdose »
Plus de 90% des personnes âgées de plus 80 ans consomment en moyenne dix médicaments par jour, alors que rien, médicalement, ne le justifie, selon les résultats d'une étude de l'hôpital Européen Georges Pompidou. Libération, Eric Favereau, 16 septembre 2013 | dérapage généralisé |
« Foucault et la médicalisation du crime »
Dans le cadre de ses travaux sur la prison, Michel Foucault a mis en évidence l’emprise du corps médical dans son ensemble sur le champ de la criminalité et de la normalisation. Le sociologue Claudio Besozzi se penche sur les enjeux actuels de cette prise de pouvoir Le Courrier, article de Claudio Besozzi, 24 mars 2014. | ![]() |
« En 2013, quelque 362'000 assurés ont été mis aux poursuites »
Santé : Les cantons ont dépensé 223 millions pour les primes impayées, soit une hausse de 10% par rapport à 2012. Le nombre d'assurés ayant vu leurs prestations suspendues s'est élevé à 20'555 en 2013, contre encore 54'476 l'année précédente : un léger progrès. Enquête de l'Office fédéral de la santé publique, relayée dans la Tribune de Genève du 7 décembre 2014 |
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« Le choix du dernier souffle »
Article de Vincent Monnet dans CAMPUS – décembre 2013 Sur une enquête de UNI3 : Attentes des personnes âgées devant un événement compromettant gravement leur état de santé La Tribune de Genève a fait une manchette sur ce même sujet |
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Nos choix de santé – Dilemmes et controverses
Véronique Guienne – Éditions L'Atalante – septembre 2012 |
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Le
tribunal m'a informé, en marge de ses deux dernières
décisions, identiques et du même jour, que mon recours aux
recours pourrait être jugé « téméraire ou constitutif
d'un emploi abusif des procédures prévues par la loi. »
Soit. Le tribunal des assurances sociales du canton de Genève s'est prononcé, formellement, six fois. Et comme je ne désire pas recourir sur le plan fédéral, nous tournons en rond. Trois ans de lectures diverses, de rencontres, de refus étayés, c'est bien. Arrêtons ce cirque (minuscule et dérisoire en regard du grand cirque que nous proposent pharmas, médecins et assurances). Conservons la révolte, l'énergie pour témoigner, et le temps pour s'engager dans de nouvelles actions. Et du temps, j'en aurai peut-être en rab' :-) «Le service hospitalier danois a comparé les espérances de vie entre cyclistes et non cyclistes: la différence est sidérante. En effet, comparés aux non-cyclistes, les cyclistes quotidiens vivent en moyenne 7 ans de plus.» (Brève dans Pro Velo info, décembre 2010) Onex, 3 janvier 2011 |
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Médecine, religion et peur :
l'influence cachée des croyances Livre d'Olivier Clerc, aussi en anglais : Modern Medicine: the New World Religion. |
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L' e s s e n t i e l
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Idéal
Cette objection est l'occasion de témoigner de ma confiance en la Vie. Tous les événements peuvent prendre sens, peuvent être source d'apprentissage, ceux que nous jugeons comme « bons », comme ceux que nous jugeons « mauvais ». La maladie et la mort font partie de la vie et peuvent nous amener à mieux nous connaître. Je ressens trop souvent les professionnels de la santé, les vitrines des pharmacies, les campagnes de «prévention», comme distillant la méfiance et la peur. J'aimerais dire à chacun et chacune, comme l’antique chant sumérien à Gilgamesh : … prends confiance, la force qui te mène est une force sûre. À moyen terme Le système de santé suisse devrait reconnaître les médecines dites « douces » ou « alternatives ». Les comptabilités des divers acteurs devraient être rendues publiques. À court terme La justice devrait reconnaître le droit à la différence, le droit à l'objection de conscience dans le domaine de la santé, car la loi actuelle ne laisse plus aucune marge de manœuvre. Je me vois contraint de soutenir financièrement un système basé sur le profit et la technique, alors que ma santé (et la vôtre, j'en suis convaincu) dépend bien plus de la relation, du rythme, de la patience, du sens donné à la vie. La société a besoin de personnes qui sont dans les marges, qui jouent le rôle d'éclaireurs, qui prennent des risques aussi, qui témoignent de la diversité des points de vue. En pratique Suite au refus de payement des cotisations en 2008, l’assurance engage une procédure qui se termine devant le Tribunal cantonal des assurances. «Le Tribunal de céans ne peut juger de la pertinence de l'argumentation du recourant pour sortir du système de l'affiliation obligatoire à l'assurance maladie. En effet, comme le Tribunal fédéral des assurances l'a statué dans un recours similaire au cas d'espèce (…), le Tribunal de céans est tenu d'appliquer les lois fédérales (…).» À ce stade, sous la pression de la justice, j’ai finalement payé le 1er décembre 2008. Mais le refus continue concernant les cotisations dues en 2009 … Ce texte peut être téléchargé au format pdf
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Texte ou manifeste
exprimant mon objection, envoyé le 17 novembre 2007 à mon assurance maladie, puis à quelques amis et connaissances
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La
médecine est malade,
reflet de la crise de la société, conséquence de notre mode de vie, décentré. |
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L’ Organisation mondiale de la santé (OMS) prétend (avec l’ Agence internationale de
l’énergie atomique) qu’il n’y a eu que quelques dizaines de décès suite à l’explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl. Pourtant des témoignages montrent l’horreur vécue par les populations concernées. ——— Pourtant la vie est faite de joies et de peines, de maladies de jeunesse et de corps qui vieillissent. Les cabinets médicaux comptent les points, les actes, le temps, les spécialistes. Pourtant bien des patients ont besoin d’écoute, d’attention, d’un regard, d’une vision globale. Les laboratoires et leurs engins à la pointe de la technique cherchent les causes des souffrances dans les profondeurs du corps. Pourtant tout est lié, corps et volonté, présent et passé, individu et société. Les médicaments enrayent ou stimulent une fonction bien précise de notre corps, poussant par ici, tirant par là, ajoutant à la confusion. Pourtant des moyens simples et peu coûteux existent, qui aident le corps à retrouver un équilibre. Les antidépresseurs et les anti-douleurs ont un succès fou ! Leurs ventes ont énormément augmenté ces dernières décennies, afin de rendre aptes au travail ceux que le travail rend malades. Pourtant ces psychotropes créent des dépendances et d’autres effets nocifs, et leur efficacité est mise en cause. Des campagnes de santé publique sont lancées à grande échelle, avec une confiance aveugle dans la science. Pourtant les résultats à court terme sont parfois suivis de nouveaux problèmes, plus graves encore que ceux que l’on prétendait éradiquer. ——— L’industrie pharmaceutique crée sans cesse de nouveaux produits, de nouveaux marchés. Pourtant la plupart des nouveaux médicaments ne sont que des variantes qui permettent de relancer les brevets. Les bénéfices faramineux des groupes pharmaceutiques profitent aux actionnaires, de lointains anonymes. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, les bénéfices étaient réinvestis dans les entreprises. Les cliniques privées prétendent qu’il ne faut pas « jouer avec sa santé », poussant les consommateurs à conclure des assurances complémentaires. Pourtant la santé ne s’achète pas, et le luxe et les privilèges sont une injure aux démunis d’ici et d’ailleurs. Les hôpitaux cherchent à concentrer les compétences et les spécialités, à rentabiliser leurs structures en centralisant les soins. Pourtant les patients préfèrent la médecine de proximité, et des maladies sont causées par les centres hospitaliers. Les caisses maladie nous proposent des cadeaux, et des primes toujours moins chères que leurs concurrentes. Pourtant elles sont tenues d’offrir des prestations identiques pour l’assurance de base. La « Loi sur l’assurance maladie (LAMal) », entrée en vigueur en 1996, a rendu obligatoire l’adhésion à une caisse maladie. Pourtant la solidarité se nourrit de la relation et non de l’obligation, et la responsabilité s’apprend au cours des choix individuels et non en obéissant passivement au système. ——— Je rêve d’un autre système de santé … ——— Je rêve la multiplication d’expériences diverses et solidaires entre elles, reconnues par la loi. Les pédiatres connaissent chaque hiver le retour des bronchites, sinusites et autres otites, trop souvent chroniques. Je rêve qu’ils crient haut et fort le lien entre ces maladies beaucoup trop fréquentes et la pollution causée par le trafic. Les derniers mois de vie font l’objet des plus grosses dépenses médicales. Je rêve que le respect de la vie soit inspiré par le respect de la personne, et que la mort ne soit pas un échec et le contraire de la vie mais simplement l’aboutissement inévitable et heureux de la naissance. « Mon généraliste m’a conseillé telle et tel spécialistes, selon les résultats je n’ai rien de grave, ils n’ont rien trouvé, cependant des doutes subsistaient du côté des artères ou du foie, et des amis m’ont conseillé tel spécialiste reconnu ; alors j’ai subi une nouvelle série de tests ; heureusement je n’ai rien, mais des contrôles réguliers sont nécessaires, on ne sait jamais … ». Je rêve d’entendre : « Le médecin m’a bien écouté, il a pu me rassurer, entendre mes soucis et ma souffrance ; je vais faire quelques changements simples dans mon mode de vie ; je vois aussi que les relations avec mon patron / mon compagnon / un aïeul … pèsent sur mon estomac / mon dos / mes jambes ». ———
Impossible de décrire ici tous les aspects du problème. Et je ne prétends pas détenir la vérité. La plupart des professionnels de la santé sont respectueux de leurs patients et ne veulent que leur bien. Je ne jette la pierre à personne en particulier, je suis reconnaissant pour tous les efforts qui sont faits. Simplement, année après année, le malaise a grandi en moi ; sentiment de tristesse et d’impuissance. Parce que je ne veux plus être complice d’un tel système, d’un tel gâchis. Parce que je ne peux plus concilier le payement de l’assurance maladie obligatoire avec mes valeurs. Je me sens contraint à faire acte d’ objection de conscience ; je refuse de m’affilier à une caisse maladie et de payer les primes. Ce refus, par sa contribution à une nécessaire prise de conscience, est pour moi un acte de solidarité avec chacune et chacun. Je sais que cette attitude est difficile à comprendre. Car nous avons intégré ceci : « l’assurance maladie permet la solidarité et les recherches ». En oubliant cela : « la santé ne s’achète pas ». Michel Mégard Onex, novembre 2007. ———
Descends en toi, Gilgamesh et prends confiance.
La force qui te mène est une force sûre. Dénoue la crispation de tes épaules, défais l’écheveau de ton ventre et laisse-toi porter, laisse-toi ployer. Offre-toi à elle comme le roseau s’offre à la brise. Tout ton travail est là, Gilgamesh : t’offrir, lui ouvrir les passages, te désencombrer toujours, de tes refus et de tes illusions … D’après des chants épiques sumériens rédigés vers 1500 avant Jésus-Christ
Jacques Cassabois : Le roman de Gilgamesh ; Ed. Albin Michel, 1998 ; p. 238-239. |
Gilgamesh |
Citation plus longue concernant la force qui mène Gilgamesh
Descends en toi, Gilgamesh et prends confiance. La force qui te mène est une force sûre. Dénoue la crispation de tes épaules, défais l’écheveau de ton ventre et laisse-toi porter, laisse-toi ployer. Offre-toi à elle comme le roseau s’offre à la brise. Tout ton travail est là, Gilgamesh : t’offrir, lui ouvrir les passages, te désencombrer toujours, de tes refus et de tes illusions. Ecoute-la frémir dans le silence, rire dans la foule. Ecoute aussi dans le chagrin. C’est elle, cette lourdeur qui apaise. Apprends à la reconnaître. Elle est puissante, mais docile. Redoutable dans la docilité. Tu la sollicites : elle vient. Tu la repousse : elle s’efface. Tu l’oublies : elle se terre. Elle ne fera rien, jamais, que tu ne veuilles. Quand tu l’auras appelée […], quand elle t’aura saisi […], Tu verras la vie et la mort, inséparables dans l’instant. |
Jacques Cassabois : Le roman de Gilgamesh ; Ed. Albin Michel, 1998 ; p.238-239. (D’après des chants épiques sumériens rédigés vers 1500 avant Jésus-Christ). L'Épopée de Gilgamesh sur Wikipédia. |
Compléments au manifeste | |
Remarques inspirées
par les textes de Ivan Illich
Il y a deux gros mensonges. Le premier consiste à affirmer que les primes permettent la recherche médicale. En fait, l’essentiel va à la publicité, au renouvellement abusif des brevets, et à la rétribution des actionnaires. La recherche est concentrée sur les médicaments destinés aux riches, les maladies les plus largement répandues sont délaissées car non rentables. Le second mensonge concerne la solidarité. Voyez le film documentaire de Michael Moore : SiCKO (2007). Voyez la situation en Suisse, où les compagnies d’assurance peuvent interrompre le remboursement des factures de soins lorsque les primes ne sont pas payées : 90'000 cas en 2006. Les primes sont si élevées que de nombreuses personnes doivent privilégier d’autres dépenses ; toujours en 2006, les assureurs ont engagé des poursuites contre 5,6 % des assurés. Ivan Illich a critiqué les institutions industrielles et en particulier le système de santé dans Némésis médicale (1975). Il révèle que le système médical n’améliore pas l’espérance de vie et n’a que peu d’effet sur la morbidité. Les deux « mensonges » mentionnés ci-dessus s’inscrivent globalement à ce niveau de raisonnement. Cependant, dans les années 1990, Illich modifie son propos et affirme que « la recherche de la santé est devenu le facteur pathogène prédominant. » Il écrit que « Les symptômes que la médecine moderne s’efforce de traiter n’ont guère de rapport avec l’état de notre corps ; ils sont, bien davantage, les signes des préjugés et des désordres propres aux façons modernes de travailler, de se distraire, de vivre. (…) J’invite chacun à détourner son regard, ses pensées, de la poursuite de la santé, et à cultiver l’art de vivre. Et, tout aussi importants aujourd’hui, l’art de souffrir, l’art de mourir. » Mon objection s’inscrit dans cette recherche d’une médecine globale et respectueuse de chaque histoire de vie. Je constate que les primes des assurances maladie contribuent à pérenniser et à développer un système nocif. La décision de refuser de payer ces cotisations signifie que je renonce à l’assistance qui y est liée. Je ne veux pas de traitement lourd et refuse la plupart des soins couverts par l’assurance de base. Seuls les soignants considérant l’être humain comme un tout me donnent confiance, mais ces praticiens et leurs méthodes sont quasiment exclus du « système de santé » actuel. Le message à faire passer concerne la « confiance », que d’autres ont su mieux que moi exprimer. « Nous n’avons pas de
raison d’avoir de la méfiance contre notre monde, car il n’est pas contre nous. S’il est en lui des effrois,
ce sont nos effrois ; s’il est en lui des abîmes, ces abîmes nous
appartiennent ; des dangers se trouvent-ils là, nous devons essayer de les aimer.»
Août 2008Rilke : Lettres à un jeune poète (1904). « Descends en toi, Gilgamesh et prends confiance. La force qui te mène est une force sûre. Dénoue la crispation de tes épaules, défais l’écheveau de ton ventre et laisse-toi porter, laisse-toi ployer.» Jacques Cassabois : Le roman de Gilgamesh. « Je vais te promettre une chose, mon Dieu, oh, une broutille : je me garderai de suspendre au jour présent, comme autant de poids, les angoisses que m’inspire l’avenir.» Etty Hillesum : Lettres de Westerbork (1942-1943). « Ce qu’il faut pour l’homme, (…) c’est se laisser guérir, se laisser porter par l’esprit central en se remettant à lui. La prière contre les maladies n’est pas une demande (ce qui serait ridicule), mais une reprise de contact, un abandon. Que ta volonté soit faite. – Un recueillement. » Pierre Ceresole : Vivre sa vérité (1920-1921). Release
I was terrified I’d break down. I did. It didn’t matter. Rosalind M Baker, 1986 (In Quaker Faith and Practice, Britain Yearly Meeting, 1999, 21.67) |
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Liens | |
Œuvres d'Ivan Illich
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Le mensonge et la vérité – dicton savoyard (donc aussi genevois) |
La mesonze trôte éin carôsse,
Yeu la v’retâ piotte déçausse. Le mensonge
trotte en carosse,
Où la vérité va pieds nus. Dicts de Savoie, Poèmes–Missives, présentation de Jean-Vincent Verdonnet, Ed. Guilde du poème - POÉDIF, 1985. |
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