Aimé Mégard
~1673 - 1753
Aimé Mégard est né vers 1673 d'une relation entre Jean fils de Raymond Mégard de Versoix avec une personne inconnue.
La seule indication de cette filiation connue à ce jour se trouve dans le testament de son père rédigé en 1681, dont les points principaux sont repris dans un
inventaire de 1756. Jean lègue à Amed Mégard son fils naturel, nourriture et entretien jusqu'à ce qu'il soit capable de la pouvoir gagner, et 300 florins pour lui apprendre le métier qu'il agréera ou lors de son mariage.
Son grand-père Raymond était devenu un notable de Versoix, à la tête d'une famille parmi les plus riches de ce lieu. Il a lui aussi eu un enfant naturel :
Le 10 février (1656) a été baptisé à Bossey Reimond fils bastard de Reimond Megard de Versoy et Jeanne Gairin sa servante de Tuery, présenté par le père.
Son père Jean (ca1636-1713) avait au moins cinq frères et une soeur, il semble avoir été l'aîné. C'est lui qui a repris le domaine d'Eccogia. Les dates de naissance des premiers enfants de Jean ne sont pas connues avec précision, il semblerait que Aimé (aussi nommé Amed) soit né après les deux aînés.
De ses sept demi-frères et soeurs, c'est le plus jeune, Pierre Mégard (1693-1749), qui reprendra le domaine et aura douze enfants.
Tableau généalogique
Aimé est né d'une relation extra-conjugale
1708 : Mariage
Il réside à Founex quand il se marie avec Suzanne Vilain de Tannay (mariage protestant dans la paroisse de Commugny). Ils auront trois enfants : Marthe (1716) épousera Jean François Guichoud de Commugny en 1732, Aimé (1719) épousera Françoise Morel de Tannay en 1748 (elle est veuve), et Claudine qui décèdera à un an en 1722.
1711 : Communage
En 1711, le notaire Jean David Bory, du district de Nyon, prend note de la réception parmi les communiers de Tannay de "honorable Amed Megard". (Document conservé aux Archives cantonales vaudoises ; Cote ACV : Dm 14-4, p. 30-31).
Une vingtaine de communiers sont nommés. Aimé devra payer trente et un écus blancs. Il promet en outre d'être un fidèle sujet de leurs excellences de Berne et de son excellence le comte de Donal, baron de Coppet.
Le document ne précise pas qu'il soit réfugié "pour cause de religion", au contraire de l'acte suivant qui concerne aussi une association de communage, pour Jean François et Jean Jacques Jaquemier, bourgeois de Gex : réfugiés dans ce pays à cause de religion. Peut-être la dimension religieuse n'est-elle pas prédominante dans son cas.
Titre de l'acte
Telle réception et association
passée tant par bienveillance que pour
le prix et somme de trente et un écus
blancs, outre le repas en tel cas accoutumé
En 1723 Amy Mégard, en tant que communier, signe la minute portant association de spectable et savant François Guirard fidèle ministre du Saint Evangile de la ville de Nîmes en Languedoc, réfugié en ce pays. Il est aussi parmi les communiers qui reçoivent Jean Delort en 1734.
1708-1728 : Acquisitions
En 1708, Aimé demeure à Founex, il achète une terre à Tannay et dépense pour celà plus de 200 florins.
En 1713, Pierre Poncet de Tannay lui vend une terre à Commugny pour 14 écus blancs et demi (soit 152 florins et 3 sols de Genève) plus 15 florins de dépends.
En 1715 il acquiert une terre à Tannay, de Jean Pierre Vulliet de Commugny, pour trois écus blancs.
En 1718 il acquiert une terre à Mies et un bois à Chavannes-des-Bois, de François Pelegrin, pour 12 écus blancs.
En 1719 il acquiert un pré à Tannay, de Pernette Beviron (veuve Moyse Berthod), pour 8 écus blancs plus 22 batz de dépends.
En 1724 il acquiert une terre à Tannay, de Jeanne Elizabeth Bourguignon (femme de maître Jean Servel), habitante de Chavannes-de-Bogis, pour 12 écus blancs.
Le même jour il acquiert une autre terre à Tannay, de Pierre Jean Berthod, pour 8 écus blancs.
En 1728 il acquiert de Jean Daniel Ardin, justicier de Coppet, une terre à Tannay, pour 120 florins de Genève.
Religion
La famille est partagée entre protestantisme et catholicisme.
Le pays de Gex a été recatholicisé de force en 1685 (suite à la révocation de l'Edit de Nantes).
En 1681, à environ 45 ans, son père Jean dicte un testament comprenant un leg de 20 florins aux ministres et anciens de l'Eglise réformée de ce bailliage qui s'assemble à Fernex, et 5 ff par an pour l'entretien des ministères. Tous ses demi-frères et soeurs deviendront catholiques et son père aura certainement lui aussi abjuré pour pouvoir rester à Versoix et conserver le domaine familial. Sa tante aussi se convertit au catholicisme. Par contre deux de ses oncles restent protestants et se réfugient sur la commune voisine de Commugny (canton de Vaud, alors bernoise). Son cousin Jean Jacques fils de Jean Marc Mégard devenant un notable de Coppet.
Les enfants de Raymond face à la recatholicisation du Pays de Gex